Nicolas Consiglio, Aurélie Crausaz et Francesca Pirrami, avec la collaboration de Pascal Brand - Essai de caractérisation diachronique des activités humaines du site de « Chavannes 11 » à Lousonna (VD). Regards croisés entre monnaies, verre et instrumentum
L’exploration du vicus de Lousonna depuis plusieurs décennies a permis d’en établir un plan particulièrement fourni et d’y prélever quantité d’objets, dont beaucoup restent inédits. Plusieurs thèses sont actuellement dédiées à ces derniers, en particulier aux corpus numismatiques (N. Consiglio), de petit mobilier (A. Crausaz) et du verre (F. Pirrami). Ces trois études sont fédérées dans le cadre d’un projet financé par le FNS (numéro de projet 185406), avec l’objectif de mettre en commun les données, de les confronter et de tendre à converger les approches vers une analyse croisée, notamment par l’exploitation de systèmes d’information géographique (collab. P. Brand).
À l’échelle du vicus, la qualité de l’information exploitable est dictée par la préservation des vestiges, mais aussi par les méthodes employées lors de la fouille. Tous les secteurs ne peuvent donc être appréhendés avec la même stratégie. Pour le présent colloque, l’attention est portée sur les bâtiments du secteur dit « Chavannes 11 » durant le Haut-Empire, dont les onze états bâtis ont fait l’objet d’une publication détaillée et d’une étude fonctionnelle en 2005 (Berti Rossi/May Castella 2005). Ils ont livré un abondant corpus de mobilier aussi bien numismatique, métallique qu’en verre, tous trois en cours d’étude dans le cadre des thèses susmentionnées. Ce site s’est donc imposé comme l’épreuve idéale pour évaluer l’apport des études croisées et diachroniques des mobiliers. Ces dernières se développent à partir de cartes de répartitions dynamiques permettant d’interroger les associations d’objets dans leur contexte, et chaque espace avec l’ensemble du mobilier qui y a été prélevé.
Est-il possible, en comparant ainsi la répartition de ces mobiliers à travers l’évolution du site, de préciser la fonction des locaux, des zones et des bâtiments ? Peut-on y déceler les réaffectations fonctionnelles des espaces identifiées par les vestiges archéologiques ? Ou des zones d’activités distinctes au sein d’un même local ? En outre, permet-elle de restituer des éléments architecturaux qui n’ont pas pu être identifiés sur le terrain, comme des étages ?
Au-delà de l’analyse spatiale et fonctionnelle des locaux, c’est la question des groupes socio-économiques des habitants de ces maisons qui est au cœur de ces problématiques communes. Cette communication en propose une première approche.